GABBER RELOADED / La Machine- 6 mars 2015

La Machine du Moulin Rouge ouvre ses portes à l' équipe de jeunes motivés Casual Gabberz pour une soirée idéalement nommée « Gabber reloaded ». Plus précisement c'est au sous sol , appelé « la chaufferie », que la recharge de kicks s'effectue. Dans cette antre, les Casual Gabberz préchauffent le fourneau durant deux heures distillant leur mix avec une sélection orientée thunderdome et autres joyeusetés sonores labelisées ID&T. Sur platines CD ou sur laptop, la sympathique mise en bouche agite timidement les premiers arrivants qui remplissent le dance-floor au compte goutte.
DJ La Carotte, premier guest de cette sauterie pose ces plaques sur MKII et reprend le fader pour enquiller directement avec «quelque chose pour ton esprit, ton corps et ton âme » en mono toutefois, désagrément dû à une cellule défectueuse mais vite réparée. Au cours du premier quart d'heure du set, les amis Steffy graff et Raxfu débarquent et m' attrapent sur le dance floor pour de chaleureuse et authentiques retrouvailles (c'est qu'on en a fait des teufs ensemble …). Bisous et trinquage de gobelets consignés, le duo hara kiri continue son tour de retrouvailles diverses pendant que je continue à savourer pleinement la progression rythmique menée activement par le ganstar toon aux platines qui profite de l'occasion pour placer un de ces derniers tracks sorti récemment sur le légendaire label batave au marteau.
Si la plupart des danseurs présents n'étaient pas nés au moment ou DJ Buzz Fuzz produisait ses premiers morceaux, ils lui font honneur dans une frénésie galopante et ascensionnelle augmentée par un jeu de lights qui s'animent enfin en flash colorés et dynamiques. A cette heure, le dance floor est dense, bien mur pour affronter la générosité du membre de la Dream Team hollandaise. Inspiré ou pas par les shows de Rotterdam Terro Corps, un duo de performeuses -l'une topless, l'autre masquée par une cagoule de led- armées de disqueuses et de barres métalliques, électrise la foule et l'ambiance à coups de gerbes étincelantes projetées en cadences sur les kicks résonnants dans cette chaufferie justement bien nommée à cet instant !
Qu'il est appréciable pour un papy coreux comme votre serviteur de constater à quel point la jeunesse s'éclate avec une ferveur non dissimulée sur ce flot d'énergie. On aimera toujours la musique qu'on écoutait à l' age de 20 ans et à n'en point douter on aimera jusqu'à nos plus vieux ages ces kicks distordus et filtrés qui excitent nos sens et nos carcasses. Une différence notable est que les papys ont besoin de se reposer davantage que les jeunes hakkeurs survoltés. Ces moments de récupérations sont des occasions de boire des bières et des jaggerbomb, de faire quelques vidéos au smartphone, d'aller pisser, de s'enfermer dans le fumoir pour clopper. Le dance-floor ne désemplit pas et à l'exception du turn-over au bar, la majeure partie du public se nourrit, se libère, s'amuse, sautille, sourit, s'agite dans la plus sincère communion festive.
Je passe la quasi totalité du set de Tellurian sur le dance-floor, ormis quelques temps de repos cités plus haut, c'est de la grande jouissance. Du kicks de TR 909 pour les guiboles, des envolées acides de TB 303 pour les neuronnes, le DJ nous régale les tympans dans une débauche orgasmique de Classic Hits : Fucking Hardcore ! Ni plus, ni moins juste le genre de set que je surkiffe, en sueur bienheureux, sautillant sans faillir, c'est la crème de la crème, la cerise sur la gâteau, l'apogée des bassdrum rebondissantes. Osmose totale entre le boss de Cenobite Records et le public bouillant dans cette chaufferie, on a tous 20 piges !J'en rajouterais pas pour éviter de frustrer les absents mais bon quand même, RAAAAHHHH LOOOOVELY !!! ,PUTAIN DE NOM DE D'LA CE QUE C'ETAIT BON !
Les Casual Gabberz terminent la soirée et bien que la salle se soit aérée , les danseurs les plus motivés restent sur la piste pour profiter de la dernière heure dont je n'aurais pas l'occasion d'en écouter l'intégralite, préférant éviter la cohue du vestiaire et surtout souhaitant chopper le premier train à destination de mon pieu.
Une excellente soirée à mon goût, je me suis amusé comme 20 ans auparavant, les douleurs et les courbatures qui me marquent au réveil en témoignent et me rappèlent encore maintenant à quel point le plaisir fut intense. Merci aux Casual Gabberz, quel joie de constater votre motivation, continuez, lachez rien : Keep the party going !